Prise de contact (suite)

Sujet: Re: Prise de contact (suite) Lun 8 Fév 2010 - 19:00

[HJ : T'inquiètes pas pour moi Willou, j'ai de la ressource ! Prise de contact (suite) - Page 2 Icon_razz

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Zélid en était là de ses questionnements quand vint le moment de monter en selle. Bien. Il avait vu comment venaient de faire les autres. C'était pas très compliqué.Il suffisait de mettre un pied là, d'appuyer dessus...

...et hop ! Zélid se trouva -comme les autres- sur le cheval, à la robe isabelle pour être précis. Mais cela était bien la partie la plus facile de l'exercice...

Après la montée, vint la mise en action. Il avait vu Elys tirer sur cette espèce de corde qui se trouvait sur la crinière de l'animal et qu'elle tenait entre ses mains... Était-ce cela ?

Tirant sur les rennes, le cheval n'eut aucune autre réaction que de lever la tête. D'accord... mauvaise poche. Pensivement, le jeune garçon se mit à réfléchir, tout en gardant une oreille sur ses camarades, mais il ne se disait rien d'important. Il se souvenait d'avoir vu la personne qui l'avait emmené ici faire claquer les rennes pour faire avancer la charrette. Peut-être que ce serait plus efficace...

Zélid lança donc la tentative numéro 2, en faisant claquer les rennes contre la croupe de l'animal. Cette fois-ci, il y eut une réaction. Le cheval commença à avancer, mais la sensation était plutôt désagréable. Le garçonnet appréciait la marche, et se retrouver sur le dos d'un animal qui marchait à sa place était dérangeant pour lui. Il n'avait pas l'habitude.

Le cheval continuait donc à avancer, et maintenant se posait une nouvelle question... Le faire avancer, c'était bien, mais comment l'arrêter ?

Il restait un geste que Zélid avait vu mais n'avais pas encore essayé... Le jeune garçon talonna donc les flancs de la bête, qui se mit à trotter joyeusement, au grand désespoir de son cavalier. Encore perdu.

Sauf que la machine était lancée, et que maintenant l'animal isabelle gambadait joyeusement sans que Zélid ne sache comment l'arrêter. Et encore trouvait-il le pas désagréable, mais le trot était une véritable horreur. Il avait l'impression de sauter partout sans bouger pour autant, vraiment pas terrible comme sensation... du moins à son avis.

Tout en cherchant une solution pour calmer l'animal -tout en ce doutant que certains devaient bien s'amuser de le voir tourner en rond- d'instinct, le jeune garçon prit appui sur ses pieds pour ne plus ressentir les tressautements dûs au trot. Cela eut au moins le mérite d'être efficace, c'était déjà ça. Mais il n'était pas dit que l'endurance du jeune garçon soit plus forte que le temps qu'il pourrait mettre à trouver les freins...

Il fit une moue que personne ne vit en entendant Janaïka signifier qu'il aurait sûrement besoin de quelques conseils... Non, vraiment ?

Soudain, le cheval fit un écart, et Zélid perdit l'équilibre, puisqu'il se tenait sur ses jambes. Il n'avait plus que les rennes pour se rattraper, et tira donc dessus pour retrouver son équilibre, ce qui fit que l'animal s'arrêta net, provoquant une chute brutale du cavalier sur sa selle. Bon, au moins, il avait compris pourquoi le tirage de rennes n'avait pas fonctionné la première fois. Ce voyage à cheval ne lui disait vraiment rien qui vaille...

Il tourna la tête vers Annaé qui s'approchait de lui en lui demandant si il avait besoin de conseils. En vérité ? Oui, sûrement. Mais en réalité, il était bien trop fier pour l'avouer... Mais il savait à quel point un être ignorant pouvait être nuisible à la tribu, surtout lors d'une chasse où quelque chose du genre. C'était pour ça que -chez lui- les enfants n'étaient jamais initiés à la chasse sur le terrain. On les entraînait avant, au sein même du camp, on faisait des simulations avec des flèches non taillées et des hommes qui courent vite dans le rôle des proies/prédateurs. C'était le meilleur moyen d'éviter les traînards, et donc les pertes de temps, qui étaient non seulement inutiles mais aussi dangereuses.

Et Zélid ne voulait pas faire partie de ceux qui augmentaient le danger. C'est pourquoi il prit le parti de mettre son orgueil de côté, et de répondre à sa camarade :

« Comment tu diriges ça ? »

L'animal -qui ne devait apparemment pas apprécier le qualificatif « ça » pour le nommer- se mit à souffler bruyamment en secouant la tête, ce qui eut pour effet de faire sursauter son cavalier.

Non, décidément, l'apprentissage allait être très dur...

Elys flattait toujours l’encolure de Tyah, sa jument noire tandis que ses camarades se mettaient en selle.

Il y avait toujours eu une grande complicité entre elle et sa monture et elle prenait la peine d’entretenir ce lien le mieux possible en lui rendant des visites régulières et en lui montrant son affection.

Tyah était encore une jeune pouliche lorsque Elys l’avait reçue de ses parents en cadeau pour ses 10ans aussi n’avait-elle pas eu tout de suite l’occasion de la monter pour de longues promenades. Mais au fil de temps, cheval et cavalière avait appris à se connaitre et après un certain temps d’adaptation, elles étaient enfin parties chevaucher plus loin, sans toute fois sortir des limites du royaume d’Opale car le père d’Elys, la trouvant étrangement trop irresponsable, n’avait pas voulu courir le risque de la laisser vagabonder dans un autre Royaume au risque de provoquer un accident diplomatique par l’une de ses bêtises.

Au début, Elys était toujours accompagnée lors de ses promenades avec Tyah mais elle avait bien vite fais savoir à ses parents qu’elle préférait être libre de ses mouvements et sans surveillance. Si ils avaient commencé par refuser, après la cinquième fois où leurs serviteurs revinrent le soir sans la jeune fille qui avait profiter d’un moment d’inattention pour leur fausser compagnie, il avait décidé que ceux-ci serviraient plus à quelque chose en travaillant dans le château qu’en passant leur journée à courir après une gamine. Depuis lors, Elys partait régulièrement à l’aventure avec sa jument, profitant de ces moments qu’elle adorait et personne sans doute ne pouvait se vanter de connaitre autant qu’elle le moindre recoin du Royaume d’Opale.

L’esprit d’Elys revint sur terre lorsqu’elle entendit près d’elle Annaé proposer son aide à Zélid pour sa monture. Elle jeta un regard à ses compagnons puis se hissa habilement sur sa selle, retrouvant les sensations qu’elle aimait tant lors d’une chevauchée.

Elle regarda à nouveau Zélid lorsque celui-ci fit mine de talonner sa monture et pendant un moment elle s’inquiéta de le voir se blesser en finissant à terre. Cependant, contrairement à Annaé, elle ne proposerait pas ouvertement son aide au jeune garçon. Elys était issue d’un pays où la valeur guerrière et la débrouillardise étaient primordiales, chez eux on apprenait par soi-même en commettant des erreurs.
Elle ne cilla donc pas lorsque son compagnon faillit s’écraser à terre après avoir réussi à arrêter sa monture et qu’il demanda enfin à Annaé comment on dirigeait un cheval.

Toutefois elle décida de se poster discrètement à ses côtés afin de pouvoir le supporter en cas de manœuvres trop dangereuse.

- «　Ca　» comme tu dis, c’est ton cheval et crois-moi, si tu veux qu’il te rende la vie plus facile tu devrais le traiter avec un peu plus de respect. Les liens entre un cavalier et sa monture sont très importants.

Tout en parlant, Elys avait adopté une posture sévère, comme une mère qui gronderait son fils trop difficile mais elle ne pouvait toutefois dissimuler la lueur d’amusement qui brillait dans son regard.

William suivait tranquillement les trois écuyers qui semblait trouver la ballade vraiment amusante, se qui détendit William. Il donna un léger coup dans les flancs de sa monture qui se mit à avancer tranquillement derrière celles des trois enfants. Alors qu'Annaé et Elys semblaient maîtriser l'art de l'équitation, c'est le jeune homme du Désert qui avait peine à tenir sur la monture. Ils allaient devoir faire le trajet plus lentement que prévu, mais c'était sans doute pour le mieux à son avis. Ils ne sont que des gamins après tout. Elys et Annaé prirent soin d'aider Zélid et de lui apporter quelques conseils, ce qui lui permit de dépasser le groupe et d'en prendre la tête. Arrivé aux portes principales donnant accès aux plaines d'Émeraude et au vaste pays d'Enkidiev, William donna ses directives à ses trois protégés.

-À partir de maintenant, nous sommes en mission officiel. N'oubliez pas que vous représentez un ordre qui impose le respect et la justice.

Le chef prit une pause et observa chacun des jeunes cavaliers.

-Surtout, n'oubliez pas le plus important dans cette mission : Apprendre de tout ce qui vous entoure et apprendre des autres.

William traversa les grandes portes ouvertes et se dirigea au trot vers l'Ouest pour aller enquêter sur cette mystérieuse perturbation magique au royaume de Cristal.

Zélid trouvait déjà bien assez impressionnant le fait de monter sur ce genre de bestiole. Le fait que l'animal soit capricieux en prime, ça, le jeune garçon du Désert ne s'y attendait pas. Ils étaient très, très mal partis...

Le garçon se tourna vers Elys, qui lui expliquait avec un air très sérieux que l'on développait un lien étroit avec sa monture. Instinctivement, le garçonnet baissa les yeux sur l'encolure du cheval. Ah oui, vraiment ?

Comme pour confirmer sa mauvaise impression, l'animal piaffa avant de redresser brutalement la tête, et Zélid ne tint qu'à ses réflexes déviter le choc. Au moins, l'animal et l'humain semblaient d'accord sur un point : la cohabitation s'annonçait rude.

Malgré tout, Zélid écouta avec attention les quelques conseils de base qu'on lui donnait. Il n'avait pas l'intention d'être celui qui ferait dangeureusement ralentir le groupe, il savait malheureusement trop bien le mal que cela pouvait engendrer.

Respirant un bon coup, l'enfant du Désert talonna légèrement sa monture comme on le lui avait conseillé. Obéissant, l'animal commença à avancer doucement, suivant ses camarades. Bien qu'il arrivait enfin à se mettre -plus ou moins- au niveau des autres, Zélid conservait cette moue de mécontentement, sans rien dire cependant, se tortillant sur sa selle. Non, pour le moment, tout lui indiquait qu'il n'était vraiment pas fait pour monter à cheval et qu'il aurait autant de quitte à suivre cette nouvelle tribu en courant...

Zélid en était là de ses pensées quand le chef prit la parole. Le garçonnet l'écouta attentivement. Heureusement pour lui, cette fois il parlait de concepts qui étaient tout sauf inconnus au jeune garçon. Il y avait de nombreuses tribus dans le Désert. Et quand par hasard plusieurs se retrouvaient à proximité de la même oasis, c'était une véritable démonstration de force. Il fallait donner le meilleur de soi-même pour faire passer la meilleure image possible de la tribu, prouver qu'on était la mieux organisée, possédant les meilleurs chasseurs, les plus grands stratèges et les membres à la plus longue longévité. Alors, donner une image, ça, il connaissait !

Sauf qu'en attendant, ce n'était tout de même pas facile de faire bonne figure tout en étant assis sur cette chose...

Comme si il lisait dans ses pensées, l'animal secoua légèrement la tête, faisant sursauter son cavalier. Plutôt que de s'offusquer pour rien, Zélid entreprit de regarder comment se tenaient ses compagnons de voyage, bien plus aguerris que lui dans l'art de monter à cheval, mettant aussitôt en pratique les conseils énoncés par le chef de l'Ordre.

Alors qu'ils quittaient l'enceinte du Chateau d'Emeraude, Zélid commençait à redresser son dos et à s'habituer à la douleur qui se ferait sentir pendant un long moment encore... C'était déjà ça !

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